Mortelles restrictions

Qui aurait pu croire que des pays dits civilisés dont la France interdiraient un jour à un père de voir sa fille grandir, à un nouvel amour de s’épanouir, à des fiancés de se marier, à des conjoints d’être réunis? Les couples ayant une nationalité différente :  situation banale avant la pandémie. Il suffisait d’un visa tourisme pour rejoindre son amour français. Aujourd’hui ils sont séparés par des règlements instables et disparates, qui leur interdit de se marier ou de vivre ensemble. Le collectif #LoveIsNotourism leur vient en aide et a réuni sur Facebook et Twitter des témoignages poignants. La séparation qui était envisageable pendant quelques mois, devient insoutenable au-delà d’un an. Etre privé de bonheur, et c’est la santé mentale qui est en cause, avec des messages où le suicide est évoqué. Au motif de protéger la santé des citoyens, on en fait des prisonniers de mortelles restrictions, on les contraint à mener une vie de désespoir, dénuée de sens et contraire à tout ce qui fait le bonheur de vivre.

Le motif impérieux 

Les tests PCR existent, alors pourquoi la France (le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères) semble SUPERPOSER encore  une mesure administrative de « motif impérieux » pour les couples aux règles déjà très dures des frontières?  Alors que l’Europe vient de recommander clairement la mobilité, et planche sur un digital green pass, que l’idée d’un pass est évoquée par le Président Macron, annoncé pour fin mars 2021 par l’IATA (l’Association internationale du transport aérien) la vie de centaines de milliers de couples à travers le monde est ravagée par des restrictions qui empêchent de se retrouver. En France l’erreur a été de choisir la voie bureaucratique pour conseillers du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères puis au cabinet du ministre puis envoyées au Ministère de l’Intérieur, puis à la sous-direction des visas, puis etc. Infernal circuit. L’erreur vient de la confusion avec la filière immigration. Moi, française née à Paris, j’aurais besoin d’un laisser passer pour partir et revenir en France ou pour que mon « lover » britannique puisse me rejoindre? Il devient évident qu’il est impossible de traiter manuellement des milliers de demandes. Le processus vient d’être suspendu comme l’annonce Jean-Baptiste Lemoyne dans un tweet. Le « laisser-passer » n’est pas la bonne solution. « 40% de couples binationaux qui ne peuvent prétendre au laissez-passer car leur conjoint n’est jamais venu en France »indique Public Sénat. C’est le « motif impérieux », et ses critères kafkaïens qui est le vrai problème.

Le laisser-passer : l’infernal circuit bureaucratique

Comme souvent la France ajouté une superposition aux règles drastiques des pays. Depuis le 31 janvier, la France a fermé ses frontières aux pays extérieurs à l’Union européenne, -y compris UK depuis le Brexit – « sauf motif impérieux ». La France, ne considère pas comme « motif impérieux » l’objectif de vivre avec son partenaire. La case « famille » ne comporte pas explicitement retrouver son amoureux, son conjoint, son enfant, comme motif impérieux. Il s’ensuit une chaîne de questions et échanges d’information recueillis par #LoveIsNotTourism qui témoigne du combat acharné pour que l’amour triomphe. Et dans bien des cas, « Love wins » , « l’amour gagne » ! Mais dans d’autres, le couple ne résiste pas plus à d’un an sans vie commune, sans intimité, sans sexualité. Sans horizon, il finit par se désunir. Les restrictions et le #travelban auront provoqué une « perte de chance » pour le couple au sens juridique du terme.

Affaires Etrangères : une définition archaïque de l’amour

Des députés et sénateurs se sont émus de la situation, ont envoyé des lettres de soutien aux couples, publié des Tribunes dans la presse, se sont manifesté sur twitter lors de la Saint-Valentin. Parmi les « questions au gouvernement » sur le sujet on peut citer la question de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam. « « Passage aux frontières des conjoints étrangers de ressortissants français » « S’il s’avère indispensable de limiter les flux de touristes internationaux pour freiner la propagation de la pandémie, cette situation a des conséquences graves pour les couples binationaux » La réponse du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères « Les étrangers mariés, pacsés ou justifiant d’une vie commune (concubins) avec un ressortissant français font partie des catégories autorisées à entrer en France ». Cette stupéfiante définition de l’amour assortie de tortueuses et inexplicables contraintes administratives. Quelle opinion le Président de la République porterait – s’il en avait connaissance –  sur cette définition de l’amour, lui qui a admis avoir vécu plusieurs années hors mariage? Au nom de quel motif le Ministère des Affaires Etrangères s’arroge-t-il le droit de nier des décennies d’amour libre pour y substituer une notion moralisatrice de l’amour en dehors du mariage? 
Jean-Baptiste Lemoyne secrétaire d’état aux affaire érengères a cru bien faire mais la bureaucratie a eu raison de sa tentative. « L’attente et la répétition deviennent atrocement douloureuses » confie Aude. La sénatrice des Français de l’étranger, Hélène Conway-Mouret, a été « sollicitée par des centaines de personnes » indique Public Sénat . « « Ce sont des drames. On s’est retrouvé avec des gens au bord du suicide. J’ai reçu des messages absolument affreux. Certains étaient complètement désespérés, ça faisait des mois et certains ont des enfants. Il y a des messages qui brisent le cœur. » décrit Hélène Connway-Mouret. Il y a urgence à lever ces mesures génératrices  d’inutile souffrance.

URGENCE : lever des mesures inhumaines

« Si les gens s’arrêtaient pour écouter nos histoires, le chagrin et la douleur, le bilan physique et l’agitation mentale, ils conviendraient que #LoveIsNotTourism nous ne demandons pas que les frontières soient complètement ouvertes, mais simplement que ceux qui entretiennent des relations engagées soient autorisés à s’unir.

 Couples bi-nationaux, Calvaire aux frontières » titre BFMTV qui cite #LoveIsNoTourism, Ces mesures réglementaires ubuesques ne sont ni « nécessaires ni proportionnées »  aux risques sanitaires et ne correspond en aucun cas à l’image, aux usages et aux lois d’un pays démocratique. Elles génèrent une souffrance d’autant plus atroce qu’elle est invisible, le bonheur et la santé ne faisant pas partir, bien  à tort, des priorités du gouvernement français qui reste de marbre. La question posée par la sénatrice Évelyne Renaud-Garabedian le 18/02/2021« Entrée en France d’un conjoint étranger de Français » reste sans réponse. Français bloqués à l’étranger : « C’est l’échec de la politique sanitaire du gouvernement conclut Public Sénat « L’interdiction de sortir ou de rentrer sur le territoire, « sans motif impérieux », a plongé bon nombre de Français établis hors de France dans le désarroi, au point de faire émerger une pétition rassemblant 16 000 signatures, un hashtag #JeVeuxRentrerChezMoi, et un recours devant le Conseil d’Etat. »

L’Europe : à l’aube d’une victoire pour la libre circulation?

Nouveau : le 1er mars un tweet de la Présidente de la Commission Européenne Ursula von der Leyen annonce un pass digital green pour la fin du mois de mars. Avec la preuve digitale que le passager a soit été vacciné soit preuve d’un test PCR négatif. Ce qui rendrait le « motif impérieux » obsolète. En Europe, la Suède et le Danemark permettent aux couples durables, même s’ils ne sont pas mariés, de se retrouver. La Commission européenne préconise que ‘les couples durables, mariés ou pas, doivent pouvoir se déplacer vers et depuis l’Union européenne.« . L’Europe rappelle dans la réponse qu’il nous a faite via Europe-direct « Les États membres peuvent adopter des règlements s’ils le jugent nécessaire pour des raisons de santé publique, « à condition que les restrictions en cause soient nécessaires, proportionnées et fondées sur des critères objectifs et non discriminatoires. »
Clairement, les mesures de la France sont disproportionnées, dépassées, discriminatoires, et nocives pour la santé des français.  L’Europe pour nous aider, pourquoi pas? En tout cas, l’Europe nous répond.

Https://reopen.europa.eu/ Vous trouverez des informations à ce sujet ici: Https://ec.europa.eu/info/live-work-travel-eu/health/coronavirus-response/travel-and-transportation-during-coronavirus-pandemic_en

#LoveIsNoTourism a ouvert une cagnotte pour financer un référer devant le Conseil d’Etat.